Chesterfield biographie d’un siège

Chesterfield est une ville britannique située en Derbyshire, dans la partie centrale de l’Angleterre. Ce serait aussi, comme l’aurait indiqué certains dictionnaires de l’époque, le nom désignant ce type d’assise rembourrée et capitonnée, en Angleterre, en Amérique et même au Canada.

L’origine du canapé Chesterfield

A vrai dire, personne ne connaît l’origine exacte de ce canapé « so British ». De nombreuses versions ont été livrées. Toutes datent son origine vers la fin du 18ème siècle et la plupart associent son existence à un certain Lord Philip Stanhope (1694-1773), 4ème Comte de Chesterfield.L’histoire la plus fréquemment citée est celle-ci : ce Lord anglais fit fabriquer un siège en cuir marron par un artisan local dans le but de recevoir un Gentlemen confortablement, dans une posture bien droite et sans plisser l’habit. Ainsi naquît le premier siège Chesterfield avec les particularités si caractéristiques qu’on lui connaît : des assises et des dossiers capitonnées, des accoudoirs arrondis et arrivant à la même hauteur que les dossiers, des coutures soulignées par des rangs cloutés.

La suite est introduite par une anecdote : il semblerait qu’un certain Mr Dayrolles, filleul du Lord agonisant, en hérita. Lors de son ultime visite, Lord Philip Stanhope demanda à son valet de « donner un siège à Mr Dayrolles ». Le valet prit la remarque au sens propre. Et le visiteur repartit avec cet encombrant objet… On ne peut que supposer qu’il se chargea d’en diffuser l’usage et qu’il le fit reproduire en plusieurs exemplaires ce siège. Toujours est-il que le succès au sein de l’Empire Britannique ne fut au rendez-vous, et par la suite au-delà des frontières de l’île… Avant d’en savoir plus sur ce modèle, vous pouvez aussi lire ou acheter un canapé Chesterfield.

 

Chesterfield figure emblématique de l’Union Jack

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Inconsciemment, les colonisations britanniques ont assuré la promotion du Chesterfield à l’international. Symbole d’élégance et de confort, ce siège fut également apprécié par l’armée Royale qui l’exporta lors de sa période de colonisation. De fait, le Chesterfield est étroitement associé au Royaume-Uni.

Par ailleurs, la haute société notamment celle installée à Londres lui fit la part belle. On retrouvait de tels pièces dans les clubs privés, lesquels accueillaient les « têtes pensantes » de l’aristocratie britannique. Cette association ne pouvait que renforcer sa notoriété. On imagine aisément sa présence dans le Palais Saint James !

L’époque victorienne le mit en valeur, puis ce fut au tour des psychanalystes qui l’utilisèrent pour de leurs séances d’hypnose au cours du 19ème siècle.Aussi célèbre que le bearskin, couvre-chef porté par la garde royale, ou que Big Ben, ce cet objet capitonné est indissociable de l’Angleterre. Sa renommée est internationale et perdure. La production des plus belles pièces s’effectue encore de nos jours dans le nord de l’Angleterre.

Une telle longévité s’explique par le revêtement utilisé. Les plus belles peausseries dans les teintes de cuir marron ou de bordeaux ont l’avantage de se magnifier avec le temps. De ce fait, l’usage le met davantage en valeur car son revêtement en cuir se patine.

Question technique et savoir faire

union jack drapeauEn premier lieu, il s’agit d’un pur travail de menuiserie pour assembler la carcasse. L’ossature ainsi que les pieds sont réalisés en bois massif. De nos jours, c’est le hêtre qui est sélectionné pour sa robustesse. S’ensuit un travail de tapissier. Il s’agit de garnir l’assise pour la rendre confortable. Le rembourrage est réalisé avec différents matériaux naturels comme le crin, ou synthétiques comme des mousses et éventuellement consolidé par des ressors pour davantage de dynamisme. Si les premiers modèles étaient confectionnés avec du crin, l’utilisation de ce matériau reste, aujourd’hui, exceptionnelle.

Enfin, la peausserie est découpée et apposée sur l’ensemble de la garniture. Le tout est fixé conformément aux règles des tapissiers, avec la réalisation de divisions séparatives losangées (les capitons) comprenant des points d’ancrage et l’insertion de boutons. La finition cloutée apporte la touche finale à certaines coutures. Au 18ème siècle, l’idée même d’un cuir matelassé était révolutionnaire. A une époque où les chaises que l’on trouve dans les habitations sont rudimentaires, ni élaborées ni esthétiques et surtout inconfortables. La qualité des matériaux employés, le confort inédit apporté par le rembourrage capitonné mais aussi l’originalité sont les raisons majeures d’un tel succès.

Novateur, universel, le Chesterfield inspire toujours autant les designers

canapé chesterfield cuir blancLe capiton est source d’imagination. Magnifié sur un canapé, il se décline dans toutes les formes chaises, dormeuses, chaises longues, fauteuils, poufs, tête de lit… on trouve même des canapés Chesterfield convertibles ! Quand l’ancien rejoint la modernité… Universel, ce type de siège peut s’insérer dans toutes les maisons du monde. Des revêtements à l’infini : Pour les coloris, tout est permis, tout est osé : violet électrique, blanc pur, orange vif, jaune citron, turquoise… Les motifs se permettent leur entrée : imprimés Vichy, pois, rayures… Les revêtements à l’antipode du classicisme sont tolérés voire encouragés.Cependant, les teintes les plus sollicitées demeurent dans les camaïeux de marron en allant du beige crème au brun café en passant par le chocolat ou le camel

Question matière le cuir toujours à l’honneur :  Il y en a pour tous les prix, même si les plus beaux articles sont, il faut bien le reconnaître, assez onéreux. Dans le cas, traquez les bonnes affaires ou bien attendez les soldes pour profiter des meilleures promotions.D’autres couvertures ont facilité la démocratisation du Chesterfield en abaissant les coûts comme l’utilisation de tissu comme le velours qui s’accommode particulièrement bien au style du Chester.L’introduction du simili cuir a fait chuté les prix, tout en le rendant tendance : les derniers modèles se voient incrustés d’une image aussi british que tendance : Union Jack, bus Londoniens, Big Ben…Les rendant aussi décoratifs que fonctionnels.

En version décalée : Pour les designers les plus inspirés, l’introduction de matériaux insoupçonnés tel le méthacrylate qui assure la transparence de l’assise. Autre interprétation : un modèle revisité avec un rembourrage en plume couplé à un revêtement en plastique transparent. Éternelle source d’inspiration. Les dernières innovations mettent surtout en valeur le relief : le thermoformage c’est-à-dire un capiton formé dans la masse d’une matière plastique assez ferme (il est loin le temps des tapissiers…). Tout au contraire, il peut être réalisé en trompe l’œil, sur un revêtement totalement lisse ! Éternelle source d’inspiration, il ne se passe pas une courte période sans qu’un designer nous apporte sa propre interprétation de cette technique.

Lire aussi : le canapé Chesterfield revisité

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