Décidément l’univers de l’ameublement comme celui de la décoration souffre. Aujourd’hui, c’est au tour de l’enseigne Casa de montrer des signes manifestes de défaillance…
Effondrement des ventes
L’histoire a tendance à se répéter un peu trop souvent ces derniers temps. Encore une enseigne qui a du mal à faire face et qui subit de plein fouet une baisse des ventes impressionnante comme celle du chiffre d’affaires qui s’établit aux alentours des – 24% entre 2010, amorce de la chute, et l’année 2014 qui vient de s’écouler. Fait inhabituel pour la marque belge, le résultat net vire cette fois au rouge, puisqu’une perte nette de plus de 2 millions est enregistrée. Ces éléments comptables pourraient être moins dramatiques pour CASA si la France ne pesait pas aussi lourd : la moitié du chiffre d’affaires de l’enseigne. De quoi prendre la situation très au sérieux et ne pas trouver pour seule excuse celle des répercutions de la crise économique.
CASA a manqué le virage du e-commerce. Indéniablement. Elle le paie aujourd’hui. Un petit tour sur son site laisse entrevoir le retard accumulé en matière de communication numérique… Pas de vente en ligne, un site “d’exposition” arriéré, une ergonomie discutable… sont autant de paramètres visibles qui expliquent en grande partie le décrochage. A l’heure de l’interactivité et du personnalisable, le monde de la décoration et du petit mobilier ne pouvait s’exempter de la tendance geek. Pas même avec 270 points de vente répartis sur le territoire national.
Et fermetures de magasins
Doit-on redouter la poursuite de cette descente aux enfers ? A vrai dire l’existence de certains points de vente ne tient qu’à un fil… Et pour d’autres, le pas est déjà franchi. Lons le Saunier, Vesoul, Bourg en Bresse, et même Cognac ont définitivement fermé leur porte selon le magazine capital. Faut-il s’attendre à d’autres fermetures ? La vétusté des points de vente, le manque de renouvellement de l’offre et de l’esprit tout entier viendra certainement à bout d’un concept qui avait pourtant bien pris, en France notamment, pays des arts de la table ! On a du mal à voir par quel moyen le renouveau, le second souffle salvateur pourrait venir. Du chinois à petits prix ? Tout le monde s’est ancré dans le concept ; l’univers de la décoration ne s’y est pas soustrait !
Ce marché de la décoration et du petit mobilier, bien que désormais morose, se stabilise. Et quand baisse il y a, c’est sans commune mesure avec les données de Casa. La demande existe bel et bien. C’est juste que l’enseigne n’a pas réussi à la capter. Pourtant pionnière dans son domaine, l’immobilisme dont elle a fait preuve, conjugué au dynamisme d’autres distributeurs comme Alinéa, Ikea, ou encore Centrakor, pour ne citer qu’eux, a rendu possible cette situation. Trop petits pour se spécialiser, trop généralistes pour offrir le choix attendu par des consommateurs, trop vieillots pour attirer une clientèle branchée, les points de vente ne font plus recette. Dommage car, au cœur des petites villes, ils sont un point d’attraction, un lieu d’activité de plus en plus rare…
