Vous savez maintenant à quel point nous regrettons par moment l’absence de risque en matière de design dans le domaine du meuble en France. Et vous savez également qu’à force de recherche, nous finissons par nous réconcilier en découvrant des talents, ici Frédéric Julien.
Le talent n’est pas une profession Gheorghe Calinescu
On n’est pas designer on le devient
C’est notre adage quelque soit la profession. Un diplôme à lui seul ne peut suffire à exprimer le potentiel des designers. Ici avec Frédéric Julien, c’est encore le cas au vu de son parcours peu banal. Venu tout droit du monde du commerce, et diplômé d’une école hôtelière, sa passion qui l’animait a fini par prendre le dessus. La décoration intérieure va alors guider notre designer pendant ses dix dernières années pour aujourd’hui s’exprimer notamment par une superbe collection de chaises.
Utilisant des matériaux modernes, pierre acrylique ou de polymétacrylate de méthyle, les objets conçus reposent sur le principe de la transparence et des arts décoratifs. Il ira même jusqu’à s’inspirer des grands maitres qui ont fait de la couleur, une modernité intemporelle. Nous parlons bien ici du peintre Mondrian que l’on retrouve dans sa chaise bonheur. Personnellement je suis sensible par mes anciennes études en Lettres à Arts, à ce pionnier de l’abstraction, que j’admire toujours. Et quoi de mieux que de le retrouver au quotidien non plus en tableau mais en assise multicolore. Il fallait oser le désacraliser à ce point, pour faire de ce chef d’œuvre, excusez moi l’expression, un repose fesses !
Visiter le site www.fredericjuliendesign.com
Mais Frédéric sait aussi s’enquérir des tendances, des phénomènes sociaux du moment comme le prouve la chaise Moustache. Une sorte de sérigraphie ou les variantes moustachues s’alignent les unes sous les autres. Clin d’œil et humour sont aussi les armes fatales du designer, conscient de la société dans laquelle il évolue. Mais alors comment doit-on traduire le message de la chaise Keep calm go shopping ? Décalage, humour au second degré, provocation ? A chacun de faire son choix et de s’approprier cette réalisation dont l’esthétisme nous invite à nous asseoir, peut être même à trôner…