Le secteur de l’ameublement souffre. Pour la troisième année consécutive, la filière s’achemine sur une forte baisse. Comment sauver les meubles d’un secteur en déperdition ? Le déblocage de PEL est-il envisageable pour redresser le marché ?
Déblocage de PEL pour soutenir la filière ameublement
Plusieurs informations circulent pour venir en aide au marché français du meuble. Les incitations fiscales ont dans un premier temps été évoquées. A l’instar de ce qui s’est fait en Italie. En France, le soutien pourrait intervenir sous une autre forme, c’est en tous cas une requête récurrente des professionnels du secteur. Le déblocage anticipé du PEL (Plan Epargne Logement) pourrait être autorisé sans que les sanctions financières ne soient appliquées. On connait l’appétence pour les français à épargner. Nous sommes les champions du bas de laine bien rempli, et, en des temps aussi difficiles, casser la tirelire pourrait s’avérer une solution salvatrice. Les professionnels du secteur réclament à cor et à cri des aides pour redresser les ventes dont cette alternative qui devrait être discutée prochainement avec le gouvernement.
Selon Jean-Charles Vogley, secrétaire général de la FNAEM, dans une interview accordé à Maison à part, “A ce jour, 13 millions de PEL sont bloqués ce qui représente 220 milliards d’euros… Cet argent dort à la banque alors que beaucoup de Français souhaiteraient l’utiliser mais ne le peuvent pas. A défaut de pouvoir déménager, les ménages aimeraient améliorer le confort dans leur logement existant et cela passe par l’achat de meubles… Selon nos calculs, un milliard d’euros pourrait être investi dans notre secteur, ce qui représente à 0,5 de l’épargne bloquée donc autant dire que ce déblocage serait indolore pour les banques et les finances publiques. Toutes les parties seraient gagnantes”.
Un amendement dans la loi Macron
La dégradation des mises en chantier, conjuguée à la crise, qui fait que les Français arbitrent en faveur d’autres dépenses, a pesé sur l’ameublement. Depuis 2012, le marché a plongé de près de 10 %, soit 9,2 milliards d’euros. Michel Roset, dirigeant du groupe Ligne Roset affiche l’amer constat « Son montant est quasi le même qu’il y a un quart de siècle, c’est inquiétant ».
La profession s’est vue refuser le crédit d’impôt par Bercy. Cette nouvelle requête saura-t-elle convaincre le gouvernement ? Selon le journal Les Échos : ” l’objectif est d’obtenir un amendement dans la loi Macron, qui sera présentée en Conseil des ministres le 10 décembre. Certains pays européens ont tenté une expérience proche. Elle s’est faite via un crédit d’impôt en Italie, à l’occasion de la rénovation d’un logement. Cette mesure aurait fait progresser de 8% le chiffre d’affaires dans les 20 magasins transalpins de Roche Bobois, comme l’indique le Directeur Général de l’enseigne Eric Amourdedieu.
Les professionnels estiment qu’une telle mesure permettrait au secteur de dynamiser le secteur vers l’innovation, la recherche de style et de fonctionnalité pour attirer de nouveaux consommateurs. En attendant, les firmes dans l’ameublement survivent grâce au marché international.