Le meuble d’occasion est en mutation

Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps encore, la folie des antiquaires et brocanteurs avait fait monter les enchères… Le mobilier seconde main est aujourd’hui en quête d’un second souffle. Et ce sont les particuliers qui s’emparent des transactions du meuble d’occasion.

La mutation d’un marché

L’engouement pour les “brocantes party” et autres “marchés aux puces-mania” s’est essoufflé. Les professionnels du secteur en ont bien profité. Il faut dire que le succès a duré une bonne dizaine d’année. Il faut se l’avouer aussi, aujourd’hui, l’heure est à la déconvenue. Le phénomène gagne même les salles des ventes aux enchères. Au grand désespoir des commissaires priseurs ! Ces derniers assistent, aux premières loges, au désintérêt profond des consommateurs pour le mobilier ancien et/ou d’occasion. Des lots entiers d’une valeur marchande certaine, qui, quelques années plus tôt auraient induit de nombreuses surenchères mouvementées, ne trouvent pas preneurs. Les tarifs sont pourtant hallucinants: un fauteuil moderne part contre un billet de 20 € ; une salle à manger complète avec 6 chaises est mise à prix 130 €… Et malgré ces prix cassés, encore plus attractifs que les meubles à prix discount des grandes surfaces, on ne se bouscule pas au portillon.

Seuls les petits bibelots génèrent quelques surenchères, mais on ne se bat pas bien longtemps. Les enchères restent à niveau très faibles, et la plupart des grosses pièces de mobilier ne trouve pas acquéreur. Brocanteurs comme antiquaires, préfèrent aujourd’hui vendre les meubles en l’état, plutôt que de faire face à des coûts d’intervention qu’ils ne pourraient pas valoriser à la revente. Quant aux artisans du secteur que sont les ébénistes, les tapissiers ou encore les menuisiers, ils assurent encore la restauration du mobilier d’occasion de qualité, authentique ou plus contemporain. Alors que jadis, les professionnels du marché de l’occasion sollicitaient, en sous-traitance ces artisans qualifiés pour la restauration du mobilier, ce ne sont plus eux désormais qui assurent le fonctionnement majeur de leur fonds de commerce. Non, ce sont les particuliers eux-mêmes qui les sollicitent.





La configuration et la structure de ce marché a considérablement changé. La mutation s’est opérée en grande partie grâce aux sites de vente entre particuliers, comme le bon coin, pour ne citer que lui. Le particulier semble maître du marché, les intermédiaires ont été évincés au passage. Ces transactions directes les excluent du marché. Les artisans, quant à eux, stabilisent leur activité parce que les particuliers font davantage appel à eux pour redonner une nouvelle vie à un fauteuil. De fait, le niveau d’activité du mobilier d’occasion reste assez actif. L’enjeu économique n’est pas le seul avantage.Il y a fort à parier que le mobilier de seconde main attise davantage de curiosités et de convoitises.

Les arguments écologiques sont suffisamment criants pour pouvoir contrer toutes les parades du mobilier neuf. D’une part parce que le recyclage en général est entré et ancré dans les mœurs, d’autre part, en raison d’une moindre émissivité des COV, comprenez Composés Organiques Volatiles dans le mobilier d’occasion. Et tant que l’industrie du meuble peinera à trouver des solutions alternatives tout aussi performantes qu’inoffensives, il y a fort à parier que le consommateur boudera des produits toxiques voire potentiellement cancérigènes. En effet, c’est lors des premières semaines que les émissions sont maximales. A défaut de s’équiper “recyclé”, il est sage d’aérer le plus souvent possible…

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