Les défauts de la peau et du cuir

Pour commencer, nous allons employer le terme peau et non cuir pour mettre évidence quelques notions fondamentales permettant de cerner avec plus de mesure ce matériau.

Les termes utilisés pour les défauts du cuir

Dans une même catégorie, chaque peau présente une structure spécifique et donc des différences profondes, souvent liées à des facteurs extérieurs, mais aussi intrinsèques :

  • La race de la bête et son âge
  • La région d’élevage
  • Le climat et les caractéristiques naturelles
  • Les conditions d’élevage
  • La finalité des animaux

Ce dernier point, doit mettre en lumière, que certains élevages d’animaux ont pour finalité de vendre la viande, mais aussi la peau. En France, par exemple ce dernier point est rarement prévu, et peu d’éleveur s’engage dans cette filière. Ainsi, les barbelés font office de barrière dans la plupart de nos régions et engendre des conséquences désastreuses et irrémédiables pour la commercialisation des peaux. Une prise de conscience qui doucement s’observe et pourrait d’ici quelques années, remettre notre pays sur la bonne voie.

Techniquement , lorsque le tissu dermique d’une peau est serré et ferme, on emploie le mot “pleine”. Dans le cas contraire, la peau sera dite “creuse” si le tissu est lâche et mou. Cette notion ne doit pas faire oublier que sur une même peau, il est possible de trouver ces deux caractéristiques, pleines et creuses. Pour aller plus loin, on dit qu’une peau est “ronde” lorsque la partie centrale est plus épaisse que les parties périphériques. Pour une épaisseur à peu près uniforme, on qualifiera de “plate”.

La tannerie ou la mégisserie reçoit des peaux brutes, qui possèdent souvent de nombreux défauts. Cela va avoir des incidences sur les qualités du cuir. Il faut donc distinguer les différents défauts en fonction de leur apparition.

 Les défauts sur l’animal de son vivant

defauts du cuirTout au long de leur vie, la peau de l’animal va subir des agressions qui vont générer des dommages plus ou moins importants mais qui dans tous les cas dévalorisent la matière première. Les parasites externes, comme les tiques, laissent des traces à la surface qui se reconnaitront sur le cuir par de petits trous.

Le travail de la tannerie consistera à tenter de rendre le moins visible possible ce défaut. Les mélophages, qui touchent particulièrement les peaux de moutons, rendent sur le cuir une surface rugueuse et  tendue. On appelle ce défaut “noisillure”.

Il existe aussi des parasites internes, dont le plus important se nomme l’hypoderme bovis ou du nom latin l’hypoderma lineatum, communément la mouche du Varron. Ses œufs déposés sur les pattes et le ventre de l’animal, vont éclore laissant les larves pénétrer dans le corps de l’animal. Le cuir va subir une multitude de perforations de 3 ou 4 mm.

Nous avons lancé, le sujet en introduction, les dégradations provoquées par l’homme, dues notamment aux fils de fer barbelés. Vous avez pu tous constater en vous promenant dans nos campagnes, pour une petite ballade ou une cueillette de champignons, le nombre de pâturages équipés de ces clôtures.

Ces éraflures laissent des marques difficilement récupérables et effaçables par les tanneurs. Qui n’a pas vu un bon western, dans lequel l’animal est marqué d’un fer rouge sur la croupe ? Ces estampilles de feu permettent de repérer le propriétaire. Enfin, d’autres cicatrices peuvent aussi venir des interventions d’actes médicaux pour soigner la bête.

Les défauts sur l’animal de son vivant

Une fois l’animal abattu, lors du dépeçage, des incidents peuvent intervenir. Lors de l’opération de la parfente, si la découpe n’est pas faite correctement, la peau obtenue n’est pas symétrique et montre un pourtour dentelé. Dans le même registre, le couteau du boucher peut pénétrer de manière profonde et faire des entailles. Il s’agira de “coutelures” si la peau n’est pas traversée ou de “trous” si l’entaille traverse.

Ces opérations demandent une technique avancée et un travail minutieux, sans quoi des défauts importants vont rendre la qualité caduque. L’abatage est donc une étape décisive et va devenir un facteur primordial dans la sélection des futurs cuirs.

Les défectuosités lors de la conservation

Malheureusement, cela ne s’arrête pas là, puisque la conservation va révéler aussi son lot de surprise, et ce quelle que soit la méthode utilisée. L’échauffe au début de la putréfaction, peut provoquer une dégradation de la fleur du derme, qui sera transmise sur la fleur du cuir fini. Le salage méthode de conservation des peaux peut mettre en relief des défauts, par exemple des tâches rouges ou violettes à l’intérieur de la chair, mais pouvant pénétrer dans le derme et du même coup ressortir sur le cuir.

Les piqures de sel, sont des incrustations minérales dans la peau, pouvant apparaitre sur les deux côtés, aussi bien sur la fleur que la chair. Dans le premier cas, la fleur sera éclatée et aucune solution n’existe pour revenir en arrière. Il existe aussi des peaux conservées de façon sèches ou semi salées.  Dans ce cas, des insectes lors du séchage peuvent provoquer des dégâts. Les dermestes sont des petits coléoptères plus ou moins nécrophages et cosmopolites. Ils peuvent se nourrir du derme en creusant des galeries puis des trous.

Vous l’aurez compris, ces connaissances permettent de préciser que l’on ne maitrise pas l’achat du cuir pour son canapé en tant que particulier, mais que l’on doit faire confiance. La sélection pour la fabrication des salons devient donc un principe fondamental et mieux vaut un fabriquant consciencieux capable d’écarter ces défectuosités.

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