Matière indissociable du mobilier et de la décoration intérieure, le tissu façonne l’habitat. Le tissu d’ameublement a plus d’un tour dans son sac, encore faut-il savoir le choisir, et pour cela, il faut d’abord le connaître.
- Le tissage, alliance d’une technique et d’un art
- Les fibres naturelles et synthétiques
- Les tissus à fils relevés
- Les tissus à fils plats
- Les tissus à fils sinueux
- La microfibre
Le tissage, alliance d’une technique et d’un art
Le tissage est une technique de production textile qui permet de bâtir une étoffe. Il se réalise sur des métiers à tisser, machines sur lesquelles deux ensembles distincts de fils sont entrelacés à angle droit pour former un tissu. Les fils verticaux sont appelés les fils de chaîne alors que les fils horizontaux sont qualifiés de fils de trame. La méthode par laquelle ces fils sont tissés ensemble influe sur les caractéristiques de la toile finie. La façon dont les fils de chaîne et de trame s’entrecroisent les uns avec les autres est appelée l’armure.
Les tissus simples sont composés d’une chaîne et d’une trame ; les tissus doubles de deux chaînes et de deux trames. Les tissus double face, fréquemment employés en ameublement, comprennent soit une chaîne et au moins deux trames, soit une trame et au moins deux chaînes. L’épaisseur de l’étoffe s’en ressentira. Le caractère occultant ou transparent repose également sur l’épaisseur du tissu. Pour l’ameublement, l’usage d’étoffes lourdes et résistantes est conseillé. D’une part pour l’esthétisme du “tombé” d’un tissu lourd, question agrément d’utilisation d’autre part.
Fibres naturelles et synthétiques
Deux grandes catégories de tissus s’affrontent. Le naturel d’un côté, le synthétique de l’autre. Les deux ont des avantages indéniables mais aussi des inconvénients.Les fibres synthétiques sont des fibres chimiques dérivées du pétrole. Une fibre synthétique est produite par l’homme de manière industrielle. Le polyester est le plus connu, pourtant, c’est le nylon qui fut la toute première fibre synthétique inventée. L’acrylique fait aussi partie de cette catégorie. Les fibres synthétiques ont l’avantage de sécher très vite, et d’être peu froissables. Mais elles ont pour inconvénient majeur leur fort impact environnemental. Non biodégradables, peu résistantes à la chaleur et génératrices d’électricité statique tels sont reproches majeurs.
Les fibres naturelles sont des substances issues de végétaux et d’animaux, susceptibles d’être filées pour fabriquer des fils. Les fils ainsi créés sont tissés pour confectionner des textiles. D’origine animale ou végétale, le large éventail des fibres naturelles existantes est sans commune mesure avec les matières synthétiques. Parmi les fibres naturelles les plus courues, le coton constitue sans doute la base du textile d’ameublement. Le lin entre également dans la composition de nombreux textiles de siège, tout comme la ramie, la soie et éventuellement le sisal. Qualité commune des fibres naturelles est leur grande résistance et le respect de l’environnement.
La particularité des tissus d’ameublement réside dans le mélange de la diversité de ces fibres techniquement appelé “complexage”, avec une proportion plus importante de matières naturelles, du fait de leur grande solidité. Les fibres synthétiques viennent souvent en appui. Cette mixité assure aussi et surtout la large palette de revêtements disponibles offerte par les industriels du meuble. Textures, matières et reliefs sont innombrables et font partie intégrante du design. Enfin, le mélange des fibres fournit un tissu facile d’entretien, plus résistant à la lumière et peu sujet aux rétrécissements. Le mix n’est donc pas un mauvais choix, bien au contraire, il est souvent payant en matière d’ameublement.
Les tissus à fils relevés
Sous cet intitulé barbare, se dissimulent les textiles à fort relief, très souvent épais et doux au toucher. C’est la dénomination commune employée pour désigner les étoffes pour lesquelles les fibres sont tissées dans une toile de fond. Le rendu ? communément baptisé éponge, velours ou tapis. Ce sont des textiles généreux, opulents, agréables au toucher et assortis d’un effet optique très marqué en raison de la longueur des fibres en surface.
Le jeu d’ombres et de lumières évoqué par un revêtement velours appelle à l’apaisement. Indiscutablement confortable, le velours est fréquemment utilisé dans l’ameublement intérieur. Et pour cause ! Il évoque la richesse et l’opulence mais assure tout simplement un confort inégalable. Ambiance cocooning assurée. C’est un revêtement phare dans le monde des canapés. Les autres déclinaisons sont, en revanche, plus discrètes dans la décoration intérieure. Davantage fonctionnel que décoratif notamment pour l’éponge que l’on ne retrouve que sur les transats en été.
Les tissus à fils plats
Sous ensemble de tissus dont l’architecture d’entrelacement est différente. Les tissus à fils plats proposent une construction tissée dans laquelle les fils sont perpendiculaires les uns aux autres. Cette architecture très “carrée” constitue la majorité des revêtements de sofas. Pas forcément toujours très agréable au toucher. Certains sont dits doux mais, dans cette classification, on retrouve aussi des tissus dits secs au toucher, que certains estiment peu agréables mais terriblement design. Le grain de ces étoffes est toujours régulier et souvent assez fin. Ils constituent la majeure partie des tissus employés en ameublement.
En revanche, le reproche que l’on peut faire à cette typologie de tissus réside dans le phénomène de “bouloches” auquel sont soumis ces toiles. Le processus est simple, il s’explique par le détachement de petites particules de fibres qui s’amoncèlent pour former des “boules”. Communément appelé boulochage, le processus n’est pas corrélé à une piètre qualité du textile. Non, c’est une caractéristique de cette étoffe. Le frottement en est l’unique cause, donc pas moyen de les éviter, sauf à s’asseoir à côté du canapé ! Quel remède pour les bouloches ? Un rasoir spécifique ôte avec une facilité déconcertante tous ces amas disgracieux.
Le tissage à fils sinueux
Au lieu d’employer des fils droits et parallèles entre-eux, pour former la surface souple et élastique, surface qui n’a par conséquent que l’extensibilité que peut conférer chacun des ses fils, le tissage à fils sinueux propose une toute autre version. Le chemin parcouru par les fibres est alors beaucoup plus sinueux. Ces fils pourront alors avoir une longueur beaucoup plus importante que celle créée. Un tissu formé de la sorte gagne fortement en élasticité et en extensibilité. Selon le modèle de fibres et la technique employée, les fils tricotées peuvent s’étirer jusqu’à 5 fois. Bien plus que pour un tissu ordinaire. Cet aspect technique dépassé, voire surmonté, il est sage désormais d’aborder l’aspect concret de la chose, le plus intéressant.
A quoi ressemble un tissage à fil sinueux ? Au bon vieux tricot, tout simplement. Je vous l’accorde, ce n’est pas souvent employé en ameublement contemporain ! Il est vrai que l’emploi du tricot dans l’ameublement est moins fréquent. Néanmoins, l’introduction de ce type de tissage dans la décoration est bien réelle. Pour l’heure, on se contente de recouvrir un coussin ou un tabouret, voire un plaid. C’est très tendance, surtout en hiver, et certains designers ont compris l’intérêt du tricot dans la déco. Seul hic, l’accroc qui lui est fatal. Un seul de ses fils se rompt et c’est la catastrophe. Alors une manipulation assez délicate doit lui être réservée. Mesdames, planquez vos bagues !
La microfibre