Une enquête intéressante de l’observatoire de Cetelem jauge la réaction du consommateur dans cette situation de crise. Une enquête, qui met en avant votre réflexe, le mien, celui de monsieur et madame tout le monde, en cette période sombre.
La crise un sentiment qui perdure
Cette étude s’étend à toute l’Europe pour dégager quelques pistes intéressantes dans la compréhension de notre attitude pour gérer cette crise financière, économique, des dettes souveraines et maintenant sociale, qui perdure.
Le taux de chômage, même pour le citoyen à l’abri, joue énormément sur le moral des européens. Et justement dans la zone Euro, le nombre de personnes demandeuses d’emploi est à son plus haut historique. Le moral est donc en berne, à cela faut-il ajouter le réajustement budgétaire des états, sollicitant très largement le contribuable. Le pouvoir d’achat est largement entamé pour cette année 2013 et la tendance devrait se poursuivre. Le consommateur fait donc des arbitrages pour ne dépenser que le nécessaire. Mais loin d’être totalement passif en se serrant la ceinture, celui-ci part à la chasse aux bonnes affaires et modifie son comportement.
Ces deux leviers, l’attente des bonnes affaires, des soldes, ainsi qu’une coupe sèche dans ses dépenses sont utilisées depuis plusieurs années, avant même le début de la crise. Il existe pourtant d’autres solutions que l’on retrouve dans la consommation alternative : Achat de produits d’occasion, trocs, location, achat groupé ou directement chez le producteur. L’observatoire de Cetelem pense que ce mode alternatif n’est pas un phénomène ponctuel, mais qu’il va devenir durable. Pour cela, il s’appuie sur une prospection touchant 6500 personnes.
Un sentiment mitigé sur l’état de personnel et national
Si l’on demande de noter la situation économique de leur pays, les européens sont très sévères ou très réalistes, avec pour l’ensemble une note de 3,6 sur 10 ! L’Espagne, la république Tchèque connaissent les baises les plus sensibles. L’Allemagne se distingue en arborant un 5.9, qui contraste toutefois avec le 6,2 de 2012. En France, la constante est la même avec une note de 4,1 aussi bien l’année dernière que cette année. La moyenne reste toutefois relativement basse. Le Portugal très pessimiste est infligé d’un 2,4 sur 10. Il existe donc un réel écart de perception en Europe sur la situation de son pays.
[row]Paradoxalement, les Européens trouvent leur situation personnelle, bien plus favorable que celle de leur nation et du climat en général. Toujours noté sur dix, c’est l’Allemagne qui arrive en tête de l’optimisme avec une note 6,1 sur leur situation personnelle. Les Espagnoles, les Portugais et les Italiens juge respectivement a 4,5-4,9 et 3,9. La moyenne se situe a 5 pour l’ensemble de l’Europe de l’ouest. Pour en finir avec ce sondage, face aux perspectives économiques dans le cadre de la consommation, les européens paraissent résignés, voir carrément déprimés. 6 sur 10 déclarent n’avoir pas les moyens de consommer. Et même 17% de ces personnes précisent que de toute façon, elles n’en ont pas envie ! Dans l’intention de consommer ce chiffre est doublé avec 34% qui précisent leur volonté à la baisse, soit une baisse spectaculaire de 20 points par rapport à l’année précédente !
Des postes résistent toutefois à cette morosité
Nous l’avons vu, 87% des personnes interrogées pensent limiter leurs dépenses. Mais fondamentalement, les citoyens font ce que l’on appelle de l’arbitrage. Ainsi l’alimentation, la santé, les transports et les télécommunications ne verront pas leur marge réduite. Les deux premiers étant des postes primaires intouchables. Le transport peut permettre quelques ajustements, notamment en ville et dépend énormément du cours pétrolier. Le chauffage aussi est un facteur difficilement ajustable que ce soit le fioul ou le gaz. Donc en toute logique, l’épargne va continuer de progresser
Ainsi les européens de l’est peu sensibles à l’épargne laissent entrevoir une modification de ce comportement, alors que les pays du sud, eux estiment ne pas avoir les moyens d’épargner. C’est pour ces raisons et ce sentiment, que de nouvelles attitudes de consommation font leur apparition.
L’entraide est sollicité par un européen sur 2 notamment par les peuples les plus touchés par la rigueur politique en marche dans leur pays. Ils sont ainsi partager et échanger des services pour consommer différemment. 19% des Polonais sont ainsi prêts à partager leur téléviseur ! Mais la vraie nouvelle tendance est le faire par soi même : Cuisine, bricolage, réparations, couture et tricots qui touche 52% des personnes.
Pour autant l’acte de consommation n’est pas complètement enterré mais dénote quelques priorités. 93% sont à la recherche du meilleur rapport/qualité prix, et 82% sont en quête du prix le plus bas, notion qui touche le low cost, le hard discount, soldes et internet. Cette idée semblerait plutôt transcender ces termes en juste prix.
Des marques qui doivent s’adapter
Dans la grande majorité des cas, les consommateurs font confiance aux marques avec 58%, même si les Italiens restent les plus sceptiques. Les prix bas ne suffisent plus, le consommateur en demande plus, et c’est justement la que les marques doivent jouer leur rôle en proposant d’autres services. Nous l’avons vu avec le développement du drive. Mais attention plus délicat, le consommateur est prêt à consommer moins mais mieux (61%)
Et c’est internet qui sort son épingle du jeu. Son rôle est devenu majeur en quelques années et nettement intégré dans le paysage du client. Si bien que 6 européens sur 10 se connectent chaque semaine, avec en tête les Britanniques. Mais il existe une part d’irréductible, 17% environ qui ne souhaitent pas céder à ce mode de consommation. Le grand reproche, la sécurité ou l’absence de contact avec le produit. C’est aussi un outil formidable pour 78% des internautes qui s’en servent pour comparer les prix et en amont de leur achat.
Le consommateur devient aussi responsable et transforme quand il le peut son acte en réponse citoyenne. 55% des européens se disent prêt à consommer responsable, avec comme priorité l’eau et l’énergie. C’est aussi la volonté de manger des produits de saison pour 95% ou locaux pour 89%. Ils souhaitent également dans les années à venir, privilégier les appareils électroménagers et technologiques durables. A bon entendeur…