Une pièce résolument décalée, du pop art à l’état pur. Le pulpeux canapé Bocca Gufram a tout un passé derrière lui, mais est toujours édité. Œuvre d’art à lui seul, il suscite bien des réactions. Retour sur son histoire.
La patte du surréaliste Dali !
Pas d’étonnement quant au créateur originel de cette pièce. Le surréaliste Salvator Dali est effectivement à l’origine de ses lèvres géantes en guise de salon au demeurant confortable. Dessiné en 1935 pour rendre hommage à la bouche de l’actrice Mae West, décrite comme la plus belle bouche des stars hollywoodiennes de l’époque, le siège a été repensé en 1971 par l’agence Studio 65, dont les designers se sont, cette fois, inspirés de Marilyn Monroe pour redessiner le contour pulpeux de ses lèvres parfaitement maquillées.
La conservation de cet ADN pop est aujourd’hui pérennisée par la société italienne Gufram qui assure la descendance de ce Bocca désormais culte. Il s’agit pour cet éditeur de conserver l’âme sensuelle de l’objet en la projettant dans le 21ème siècle. Aussi, des remix sont proposés, plus tendances, et plus rock’n’roll. En édition limitée, les nouvelles créations sont distillées avec parcimonie. Deux nouvelles versions du Bocca débarquent en 2008, l’une noire, l’autre rose, chacune éditée en 500 exemplaires.
Le Bocca noir nommé Dark Lady prend des allures plus négligées et affiche une désinvolture naturelle. Dark Lady s’inscrit volontairement dans un univers gothique bien plus rock. Un piercing géant sur le coin de la commissure lui confère cet air négligé qui le positionne dans un esprit plus trash. Plus contemporain aussi. L’autre proposition est plus soft, la Pink Lady, propose un nouveau rouge à lèvres d’une couleur plus fascinante et tendance – le fuchsia – Un arrangement d’idéal pour une modernité étincelante spectaculaire.
Quelque soit la vision que l’on se fait de ce canapé aussi célèbre qu’hors norme, on image aisément que le confort n’était pas la priorité des priorités. Malgré cela, la mousse polyuréthane qui le compose offre une assise plutôt plaisante, si l’on fait abstraction de l’absence d’accoudoirs. Le piètement aussi est inexistant. Le meuble est cependant stable, il promet 2.12 mètre d’assise rembourrée et est entièrement déhoussable et s’affiche autour de 6 500€.