Le couple Eames et le design : un mariage à trois

C’est un duo virtuose que ce couple de designers ! L’après-guerre leur a fait connaitre la gloire. Soixante dix ans plus tard, leurs créations font cas d’école dans toutes les institutions d’enseignement du design.

  1. Les débuts de Charles Eames
  2. Herman et le couple Eames, l’équation du succès
  3. Des créations mythiques qui poussent à la copie
  4. Que reste-t-il des Eames ?

Les débuts de Charles Eames

C’est à Saint Louis, dans le Missouri que Charles Ormond Eames, junior, dit Charles Eames découvre la vie, le 17 juin 1907. 18 ans plus tard, il entame des études d’architecture à l’université Washington de Saint Louis. Il n’attend pas d’avoir achevé sa formation pour explorer le vieux continent : en 929, il visite l’Europe et rencontre Ludwig Mies van der Rohe et Le Corbusier. De retour au pays, il créé, en 1930, un cabinet d’architecture avec Charles Gray et commence des collaborations avec un autre architecte, Eliel Saarinen et son fils, Eero Saarinen. C’est avec ce dernier qu’il remporte le premier prix du concours de design organique du musée d’art moderne de New York, le Museum  of Modern Art en 1940.





Il attendra 1938 et une invitation de l’architecte Eliel Saarinen, pour reprendre ses études d’architecture dans le Michigan, à l’Académie des Arts de Cranbrook. Ecole dans laquelle il enseignera à son tour l’année suivante puis en deviendra directeur du département de design industriel. C’est dans cette université qu’il rencontre Ray Kaiser, une étudiante en peinture, qui l’assistera dans ses travaux, avant de devenir son épouse en 1941. De cette union, naitra deux enfants, Walter et Jesse. Elle, Ray Eames, née Bernice Alexandra Kaiser en 1912 à Sacramento en Californie, étudie la peinture depuis longtemps. Au Bennett College de Millbrook à New York, puis à la Hofmann School. Elle participe à la première exposition d’artistes abstraits américains à New York EN 1937.

Herman et le couple Eames, l’équation du succès

C’est à Venice, en Californie qu’ils s’installent pour collaborer avec la MGM, la célèbre Metro-Goldwyn-Mayer. Ils réalisent de nombreux décors en contreplaqué. C’est là qu’ils se forgent un savoir faire indispensable en matière de moulage et de cintrage du contreplaqué, ce qui leur vaudra d’être subventionnés par la Marine américaine en 1942, pour produire attelles, brancards et fuselages de planeurs. Le couple créé sa propre agence. En 1948, ils signent un contrat avec la maison d’édition Herman Miller. Dès lors, le duo inséparable de designers produira tout une série de meubles notamment une collection de chaises qui ne passera pas inaperçue.

Dès lors, la voie du succès est tracée. Porté par une vague de renouveau de l’après-guerre, le défi est d’aboutir à une production de masse du mobilier d’intérieur afin de le rendre accessible pour la plupart des citoyens américains. La maîtrise du contreplaqué acquise lors de leur collaboration avec la MGM puis l’US Navy, leur permet de mettre au point la technique de la coque en bois utilisée pour leurs sièges. Composée de plusieurs épaisseurs de contreplaqué et de résine artificielle, celle-ci est obtenue par compression dans les trois dimensions et donne naissance à toute une série de chaises mêlant technologie et esthétisme, aujourd’hui cultes et toujours éditées par Vitra.



Des créations mythiques qui poussent à la copie

Parmi toutes les créations au succès incontestable, les sièges sont en première ligne. Nombre de fauteuils, chaises et chaises longues ont légitimement rencontré les faveurs d’un public en quête de formes contemporaines, modernes et inhabituelles. Quand, de surcroît le confort est de la partie, on comprend dès lors l’intemporalité des modèles. Quel intérieur design digne de ce nom ne possède pas l’une des pièces de ce duo ? La Lounge chair fait figure de prouesse technique et visuelle. Aujourd’hui encore, elle est recherchée pour équiper le moindre bureau chic et design, tout comme la gamme de fauteuil de bureau design en cuir à roulettes Aluminium chair EA 117/119.

De même, les amateurs de design sont toujours à la recherche de chaises cultes. L’Eames Plastic Armchair DAW, ou bien la Eames Plastic Side Chair DSR sont des versions actualisées de la légendaire Fiberglass Chair, la lauréate du concours du MoMA de New-York, réalisée en fibre de verre. La forme organique de ces sièges revient même en force dans les toutes dernières collections de chaises proposée par la grande distribution du meuble. Imitées, remixée, réinterprétées, ces modèles sont sources d’inspirations permanentes pour nos designers contemporains qui s’inspirent chaque jour des chefs-d’œuvre Eames. Des copies dominent largement le marché, pas toujours des plus réussies.

Que reste-t-il des Eames ?

Une chose est certaine : leur passage sur terre ne restera pas discret. Si leur collection de chaises et fauteuils font symbole du design du 20ème siècle, ils sont aussi source d’inspiration et d’imitation pour l’ameublement du 21ème. Que reste-t-il des Eames ? A vrai dire, il est aisé de répondre qu’il reste du mobilier aujourd’hui encore diffusé. L’intemporalité demeure. C’est sans doute le plus bel héritage qu’un designer puisse laisser. L’ensemble des meubles est disponible à la vente, notamment chez Vitra. De ce passage sur terre, on retiendra aussi une flopée de récompenses :

  • Organic Furniture Competition, Museum of Modern Art, en 1940
  • Emmy Award dans la catégorie des arts graphiques, « The Fabulous Fifties », en 1960
  • Prix du Design International Kaufmann, en 1961
  • Prix « 25 Years American Institute of Architects », en 1977
  • Chaire de poésie Eliot Norton, Harvard, en 1971
  • Médaille d’or de la Reine pour l’architecture, en 1979
  • Élu « Designer le plus influent du 20ème siècle », WORLDESIGN ’85, Industrial Designers Society of America, en 1985

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